Le Phénomène des Mangas en France et au Japon
Au Japon, les mangas sont un phénomène de société. Ils s’adressent aussi bien aux enfants qu’aux adultes, aux femmes qu’aux hommes. Les japonais lisent ces bandes dessinées à n’importe quel moment de la journée et n’importe où que ce soit dans les transports en communs ou dans les bars. Le manga est omniprésent au Japon que ce soit à travers les affiches publicitaires ou dans les magazines, à la télévision …
Je vais essayer de faire un tour d’horizon du manga en définissant les genres existants et en donnant un bref rappel historique du manga au Japon et en France.
I Les différents types de manga : Définitions
Un manga est une bande dessinée japonaise. Le terme de manga signifie « image dérisoire » et désigne à la fois la création et son support. Les mangas peuvent être classés en diverses catégories selon leur type d’histoire et le public qu’ils visent, certaines histoires sont si complexes qu’elles peuvent appartenir à plusieurs catégories. Je vais donner une définition plus ou moins précise des différentes catégories de mangas :
- Kodomo (子共) :manga destiné aux jeunes enfants comme « Crayon Shin Chan », « Doreamon ».
- Shônen (少年) :manga ayant pour principal public les jeunes garçons adolescents. Ce type de manga consiste en général en une suite d’aventures avec beaucoup d’actions et parfois des jolies filles. Ce genre privilégie des thèmes comme le sport (avec des joueurs masculins) comme « Olive et Tom » ou « Slam Dunk », l’action comme dans « Nicky Larson », « Fly », « Cobra », les combats comme dans « Ken le Survivant », « Dragon Ball », les histoires de lycées (avec des héros masculins) comme « GTO », les méchas (robots ou armures de combat) comme dans « Gundam Wing », « Goldorak », « Robotech », les enquêtes policières comme dans « Détective Conan », « Sherlock Holmes », « Kindaichi », ou encore le fan service, souvent avec des femmes avec une grosse poitrine et en petite culotte, comme « Golden Boy », « Love Hina », « Agent Aika », « Onegai Teacher », « Video Girl Ai », « I"s ».
Un shônen répond généralement à un canevas bien établi : le héros est un jeune garçon orphelin ou vivant séparé de ses parents, foncièrement honnête et innocent, voire naïf, il est doté de capacités ou pouvoirs hors normes voire magiques, il est en compagnie d’amis rencontrés durant sa quête, il se bat pour terrasser le mal. Justice, honnêteté, amitié, courage et volonté sont quelques-unes des valeurs mises en avant dans ce type de mangas. - Shôjo (少女) :manga pour les jeunes adolescentes, souvent très romantique et à l’eau de rose. Par rapport au shōnen manga, ce genre se caractérise par des récits davantage centrés sur les relations entre personnages. Ces derniers sont souvent dotés d’yeux immenses supposés exprimer davantage les émotions. Les métaphores visuelles et flash-back sont omniprésents ; en général, ce type de manga se centre sur une histoire d’amour aux étapes très conventionnelles.
Le shôjo se divise lui-même en plusieurs sous-genres. Parmi eux, on trouve le soap opera ou romance comme dans « Très cher frère », « Maison Ikkoku », « Utena », « Marmalade Boy », le yaoi et le shônen ai, les mangas de sport (avec des joueuses féminines) comme « Jeu, set et match », « Jeanne et Serge », les magical girls comme « Gigi », « Creamy », « Sailor Moon ». - Seinen (青年) :désigne un type de manga destiné à un public masculin plus adulte âgé entre 20 et 35 ans. Les sujets y sont généralement plus sérieux ou violents. Les personnages sont plus complexes, pas aussi idéalistes et idéalisés que des personnages comme Sangoku (Dragon Ball). Le style graphique en est affecté, avec une utilisation plus approfondie de la trame, des traits plus travaillés, une recherche plus poussée dans la mise en page comme dans « Berserk », « Monster », « Gantz », « MPD Psycho », « Crying Freeman ».
- Redisu :manga pour les jeunes femmes et adultes qui vise plus particulièrement les femmes mariées. Il se répartit en plusieurs catégories comme les mangas de science-fiction, les « gay romance », les mangas érotiques, les « historical romances », les mangas de cuisine comme le « Petit Chef », les introductions à la maternité comme « La Vie en Rose ».
- Shôjo-ai (少女愛) :romance sentimentale entre femmes, c’est du shojo avec une pointe d’amour en plus. Il parle le plus souvent de relations sous-entendues ou de fortes amitiés entre deux femmes. Au Japon, la culture du sempai fait que les filles ont une admiration quasiment sans bornes pour leur supérieure, véritable modèle, d’où le flou de leurs sentiments... comme « Maria Sama Ga Miteru ».
- Shôjo-yuri :omance sexuelle entre femmes. Le yuri annonce clairement qu’il s’agit d’amour (avec parfois des scènes sexuelles) mais il se fait discret et poétique comme dans « Love My Life ».
- Shônen-ai (少年愛) :romance sentimentale entre hommes comme dans « Gravitation », « Combination », « Yami no Matsuei », « New York New York », « Zetsuai », « Fake », « Kizuna ».
- Shônen-yaoi :Shounen yaoi ou souvent juste yaoi désigne les mangas comportant des relations homosexuelles entre hommes avec des scènes interdites aux mineurs. Au Japon, on parle aussi de Boy’s Love comme « Kizuna ».
- Seijin :s’adresse aux hommes adultes. Son contenu n’est pas forcément érotique mais souvent, les sujets abordés sont plus graves et complexes (politique, histoire, enquêtes policières…) et traités de façon plus sérieuse. Lorsque son contenu est érotique, il est souvent orienté vers le Loli-Kon (Lolita Complex) : des hommes mûrs engagés dans des histoires avec des jeunes filles.
- Redikomi :pour les femmes adultes
- Josei manga :Manga destiné aux femmes de plus de 20 ans.
- Sugoi :Les mangas du genre fantastique, incroyable.
- Dôjinshi (同人誌;) :manga d’amateurs qui reprend les personnages d’un autre auteur de manga, peut être de divers types comme du yaoi, hentai, shojo, parodies… Ils sont généralement vendus pendant des conventions d’animes comme le Comiket.
- Yonkoma :manga de quatre cases
- One shot :un manga dont l’histoire se termine après un seul volume.
- Gekiga (劇画) :manga dramatique des années 60-70 dont la cible éditoriale est les adultes. Ces mangas sont censés correspondre aux préoccupations ou à la sensibilité des adultes.
- Ecchi :manga érotique, le terme signifiant « indécent » ou « lubrique » en japonais. Il peut servir de qualificatif pour tout ce qui est érotique ou pornographique (films, jeux vidéos, anime…) comme « Step Up Love Story », « No Bra ».
- Hentai (変態) :manga pornographique, parfois servant à qualifier des comportements comme le sadisme ou l’inceste comme « Golden Boy », « Yui Shop ».
- Animekomikkusu (anime comics) :Parfois les séries animées sont aussi utilisées pour créer des bandes dessinées. Pour cela, on utilise des images extraites de l’anime que l’on met en page, et sur lesquelles on rajoute du dialogue.
II La création d’un manga et sa diffusion
II 1) Les participants
Créer un manga nécessite plusieurs intervenants : un auteur, un dessinateur et une maison d’éditions et/ ou de production.
Les dessinateurs :
- UnMangaka (漫画家)est un dessinateur de mangas dont il peut être l’auteur mais pas obligatoirement. Le terme est assez vague. Les mangakas font parfois appel à un studio qui les décharge des parties les plus fastidieuses de la création du manga (tramages, répétitions des dessins) ce qui leur permet aussi d’aller plus vite et de respecter les contraintes de productivité. Si le manga a du succès, les mangakas peuvent s’enrichir grâce à leurs droits d’auteurs qui sont souvent plus élevés qu’en Europe, et connaître la gloire en voyant leur histoire portée au cinéma, à la télé…
- Unstudioest un groupe d’assistants (les mangakas commencent souvent leur carrière ainsi) qui aident le mangaka à soutenir une production de pages. Il est chargé de l’adaptation d’un manga en dessin animé, des OAV… On peut faire appel à plusieurs studios pour un même produit.
- Lecharacter designer(artiste des personnages) est un dessinateur qui doit pouvoir reproduire le style de dessins d’un mangaka car il dessine les séries télévisées, les OAV… tirées d’un manga. Il peut être aussi créateur dans le sens où il est en charge de l’apparence des personnages.
Les maisons d’éditions et/ ou de productions japonaises :
- La Shueisha :« Space Adventure Cobra »
- « Les Samouraïs de l’Eternel », « Adrien le Sauveur du Monde », « Cowboy Bebop », « Gundam Wing », « La tulipe noire »…
- « Dragon Ball », « Albator », « Fly », « Embrasse-moi Lucile », « Les Chevaliers du Zodiaque », « Sailor Moon », « Wingman »
Il existe de très nombreuses autres maisons d’éditions japonaises, je n’ai cité que les plus connues que par leurs publications de mangas.
II 2) La publication
Les mangas sont tout d’abord publiés dans des magazines dont le rythme varie de l’hebdomadaire aux publications mensuelles voire trimestrielles, d’environ 350 pages généralement en noir et blanc et dont l’impression et le papier sont de mauvaises qualités. Dans chaque magazine, il y a plusieurs histoires publiées par chapitres allant de quelques pages à plus de 40.
Les magazines les plus connues sont :
- Shônen Jump (Shûeisha)qui a publié Dragon Ball et Nicky Larson
- Shônen Magazine (Kôdansha)
- Shônen Sunday (Shogakukan)
Comme le mangaka doit publier une quinzaine de pages par semaines, il s’entoure d’un ou plusieurs studios pour assurer sa publication.
Lorsque l’histoire a du succès, elle est éditée en volume relié, d’environ 200 pages au format de poches. Ces volumes reliés portent divers noms selon leur format :
- Tankoubon :Format de poche
- Bunkoubon :Format plus compact, utilisé pour les rééditions
- Wide-ban :Format « luxe », plus grand que le format de poche.
II 3) L’après-manga
Les animes :
Quand un manga a vraiment du succès, il est adapté en animes.
- Lesséries téléviséessont souvent adaptées d’un manga à succès. Pour retranscrire le manga à la télévision, on le redécoupe de manière à avoir un moment fort à la fin de chaque épisode, puis, on distribue les épisodes aux différents studios participants à la création de la série, ce qui explique la différence de qualité du dessin selon les épisodes.
Les séries sont souvent sponsorisées par un label de jouets qui espère bien pouvoir vendre une gamme de produits à l’effigie des personnages. Beaucoup de séries s’arrêtent justement à cause du manque de vente de produits dérivés. Les industries du jouet voient alors un manque à gagner et par conséquent, arrêtent la production d’épisodes coûteux (il paraît qu’un épisode de 30 minutes coûte 60 000 €). - L'Original Anime Videoest une courte série destinée uniquement à la vente ce qui explique que seules les séries à succès sont déclinées en OAV. Le nombre d’OAV varie donc selon la série. Ainsi, « Les Héros de la Galaxie » comptabilisent 126 OAV, « Tenchi Muyo » 18 contre seulement 3 pour « Les Samouraïs de l’Eternel ». La plupart du temps, les OAV sont des suites de la série télévisée ou alors de nouvelles aventures mais les personnages et l’univers de la série télévisée sont respectées. La réalisation des épisodes est souvent plus soignée tant au niveau de la mise en scène qu’au niveau du graphisme et le budget est beaucoup plus important que pour la série. Elle est confiée aux studios et aux characters designers les plus méritants.
- Lesfilms d’animationsont tirés de mangas ayant eu un énorme succès et qui sont adaptés au cinéma. La qualité de l’animation est alors bien supérieure à celle des OAV : l’animation passe à 25 images seconde, les studios choisis sont les meilleurs et le budget est bien supérieur. « Akira » de Katsuhiro Otomo est l’un des plus connus en France car il a permis l’essor du manga dans les années quatre-vingt-dix. Mais des films comme « Porco Rosso » et « Le voyage de Chihiro » ou encore « Le château dans le ciel » de Miyazaki sont plus connus en France.
Les Produits dérivés :
- Leslivres :On trouve souvent un grand nombre de livres sur une série animée. Lorsque la série est fidèle au manga, les livres font partie des produits dérivés les plus recherchés. On trouve des artbooks, recueils d’illustrations en couleur avec souvent des fiches des personnages en noir et blanc, des doujinshis, mangas fait par les fans, et des livres d’illustrations ou mooks qui regroupent des illustrations des mangas, de la série ou des OAV, des illustrations officielles et d’amateurs.
- Lesgoodies :On trouve de nombreux objets à l’effigie des personnages du manga comme du papier à lettres, des stylos, des portes-clefs, des jouets ….
- Lesjeux vidéosqui sont parfois aussi à l’origine de mangas.
- LesDvd, vhs, cd :Bien évidemment, après la diffusion de la série à la télévision, des vhs et des dvd reprennent la série dans son intégralité. La bande son sort aussi, de même que des cd ou des cassettes audio de drama (courtes histoires uniquement au format audio).
Les conventions :
Au Japon, les fans se réunissent régulièrement lors de festivals ou de conventions. Certaines d’entres elles concernent divers dessins animés comme en France, d’autres réunissent les fans d’un seul dessin animé. Certaines réunissent les fans d’un seul personnage !
L’une des activités préférées des japonais lors de ces conventions, c’est le cosplay (« costum player ») : les fans se déguisent en personnages de mangas avec des déguisements fait main.
III L’Histoire du Manga
III 1) Les mangas au Japon
L’apparition des tous premiers mangas est assez vague. Certains pensent que les ancêtres des mangas sont les emakimono du VIII° siècle, des rouleaux de papiers japonais, car on associait des peintures à des textes calligraphiés. D’autres pensent que ce sont les caricatures de Katsushika Hokusai (1760-1849) publiées entre 1814 et 1834 à Nagoya qui furent les tous premiers mangas. Les estampes (forme principale des dessins) servaient au départ à illustrer les livres mais très vite devinrent des livres à part entière.
Au début du XX° siècle, le Japon subit l’influence des revues américaines, le manga prend alors la forme que nous connaissons : celle d’une bande dessinée en noir et blanc. Après la seconde guerre mondiale, le pays est ruiné et le peuple a besoin de distractions bon marché. Les mangas sont alors très appréciés et subissent l’influence des comics américains, traduits et largement diffusés dans le pays.
Tezuka Ozamu, célèbre en France pour des dessins animés comme « Astro le petit robot » ou « Le roi Léo », est influencé par les techniques de Walt Disney. Il donne naissance au manga moderne en introduisant le mouvement dans la bande dessinée par des effets graphiques et aussi par l’alternance des plans et des cadrages comme il est d’usage au cinéma (alors que jusqu’à présent, les personnages étaient représentés en pied et au centre de l’image). Il réalisera la première série d’animation japonaise pour la télévision en janvier 1963 d’après l’un de ses mangas : « Tetsuwan Atomu » (« Astro le petit Robot »). Il participa également à l’émergence de manga pour adultes dans les années soixante avec des sujets plus sérieux que ceux traités habituellement.
En 1985, Tezuka Ozamu reçoit le prix culturel de Tokyo, et en 1990, l’année suivant sa mort, le Musée d’art moderne de Tokyo lui consacre une exposition marquant ainsi l’introduction du manga dans l’histoire culturelle japonaise.
III 2) Diffusion en France
Les mangas sont apparus en France dans les années soixante-dix / quatre-vingt sous la forme de dessins animés tels que « le Roi Léo », « Astro le petit robot », « Goldorak », « Albator 78 » puis « Albator 84 », « Capitaine Flam », « Lady Oscar », « Maya l’abeille » et tant d’autres dessins animés qui ont bercé notre enfance. Ces dessins animés rencontrent un succès considérable auprès des enfants qui voient affluer massivement ces animes dans les émissions télévisées qui leur sont destinées comme « L’île aux enfants », « Récré A2 » ou « le Club Dorothée ». Avec l’arrivée de dessins animés comme « Dragon Ball », puis « Dragon Ball Z », à la fin des années quatre-vingt et par le long métrage « Akira » au début des années quatre-vingt-dix, la France voit apparaître progressivement les mangas sous la forme de bandes dessinées. Ensuite, vers le milieu mais surtout la fin des années quatre-vingt-dix, toute une série de mangas en tout genre fait son apparition dans les librairies et les magasins spécialisés en même temps que la commercialisation des coffrets vhs puis dvd des animes les plus connus. Plus récemment (ces cinq dernières années environ), ces livres ont droit à tout un rayon dans les grandes surfaces comme Carrefour, Géant…
Le phénomène « manga » est tel que l’on voit fleurir de nombreux magazines de japanimation tels que Animeland, Japan vibes, les plus récents proposent même une version dvd de leur magazine avec des extraits d’émissions japonaises ou des épisodes inédits en France de séries récentes. On voit également se développer les conventions de japanimation telles que la Japan Expo, Epitanime, Cartoonist, Japan Addict… Ces conventions rassemblent les fans de mangas et proposent des projections d’animes, des jeux, des spectacles / défilés de cosplay. On y trouve également des stands de professionnels (magasins de livres et/ou spécialisés dans la japanime) et/ou d’amateurs (associations ou clubs) qui exposent leurs produits tels que leurs magazines, les divers jeux mais aussi les fanzines et autres produits de fans. Ces expositions permettent aux professionnels comme aux particuliers de promouvoir leurs œuvres.
Le phénomène « manga » continue de prendre de l’ampleur en France et ne semble pas s’atténuer bien au contraire. Si quelques rares dessins animés comme « Card Captor Sakura » ont eu des gammes de produits dérivés de types affaires scolaires (trousses, classeurs…), désormais, c’est le thème « manga » qui a toute une gamme de produits dérivés autre que les mangas et leurs adaptations en vidéo ou en jeux : classeurs, feutres, pochettes … sortent à l’effigie de dessins de type manga, représentant souvent des personnages semblables à des héros bien connus, avec pour nom « manga ». L’apparition de livres pour apprendre le dessin de type manga montre bien l’engouement de la France pour ce type d’ouvrages, peut-être qu’un jour nous verrons nos propres mangas exportés au Japon …
Au fil du temps, le manga est devenu un phénomène incontournable de la culture japonaise dont il est l’un des plus grands illustrateurs car il ne raconte pas que des histoires de science-fiction, mais également des histoires de lycée, de salariés (Le patron de Nissan…), de sport, de guerre, et tend à se diversifier de plus en plus selon les goûts du public. Le phénomène a pris de l’ampleur et touche désormais toutes les classes et toutes les générations. L’édition de mangas représente environ le tiers des tirages et le quart des revenus des éditions japonaises. Le passage du papier au petit écran est devenu courant et le côté commercial s’est accru depuis que le manga se décline non seulement en anime mais également en jeux de toutes sortes.
Sources :- Encyclopédie Encarta
- « Anime Zoom 1 », juillet 2005
- http://www.manga-micro.com/infos_manga.php
- http://fr.wikipedia.org/wiki/Manga