Japon et Autres

Le Phénomène des Mangas en France et au Japon

Au Japon, les mangas sont un phénomène de société. Ils s’adressent aussi bien aux enfants qu’aux adultes, aux femmes qu’aux hommes. Les japonais lisent ces bandes dessinées à n’importe quel moment de la journée et n’importe où que ce soit dans les transports en communs ou dans les bars. Le manga est omniprésent au Japon que ce soit à travers les affiches publicitaires ou dans les magazines, à la télévision …

Je vais essayer de faire un tour d’horizon du manga en définissant les genres existants et en donnant un bref rappel historique du manga au Japon et en France.

I Les différents types de manga : Définitions

Un manga est une bande dessinée japonaise. Le terme de manga signifie « image dérisoire » et désigne à la fois la création et son support. Les mangas peuvent être classés en diverses catégories selon leur type d’histoire et le public qu’ils visent, certaines histoires sont si complexes qu’elles peuvent appartenir à plusieurs catégories. Je vais donner une définition plus ou moins précise des différentes catégories de mangas :

II La création d’un manga et sa diffusion

II 1) Les participants

Créer un manga nécessite plusieurs intervenants : un auteur, un dessinateur et une maison d’éditions et/ ou de production.

Les dessinateurs :

Les maisons d’éditions et/ ou de productions japonaises :

Il existe de très nombreuses autres maisons d’éditions japonaises, je n’ai cité que les plus connues que par leurs publications de mangas.

II 2) La publication

Les mangas sont tout d’abord publiés dans des magazines dont le rythme varie de l’hebdomadaire aux publications mensuelles voire trimestrielles, d’environ 350 pages généralement en noir et blanc et dont l’impression et le papier sont de mauvaises qualités. Dans chaque magazine, il y a plusieurs histoires publiées par chapitres allant de quelques pages à plus de 40.

Les magazines les plus connues sont :

Comme le mangaka doit publier une quinzaine de pages par semaines, il s’entoure d’un ou plusieurs studios pour assurer sa publication.

Lorsque l’histoire a du succès, elle est éditée en volume relié, d’environ 200 pages au format de poches. Ces volumes reliés portent divers noms selon leur format :

II 3) L’après-manga

Les animes :

Quand un manga a vraiment du succès, il est adapté en animes.

Les Produits dérivés :

Les conventions :

Au Japon, les fans se réunissent régulièrement lors de festivals ou de conventions. Certaines d’entres elles concernent divers dessins animés comme en France, d’autres réunissent les fans d’un seul dessin animé. Certaines réunissent les fans d’un seul personnage !

L’une des activités préférées des japonais lors de ces conventions, c’est le cosplay (« costum player ») : les fans se déguisent en personnages de mangas avec des déguisements fait main.

III L’Histoire du Manga

III 1) Les mangas au Japon

L’apparition des tous premiers mangas est assez vague. Certains pensent que les ancêtres des mangas sont les emakimono du VIII° siècle, des rouleaux de papiers japonais, car on associait des peintures à des textes calligraphiés. D’autres pensent que ce sont les caricatures de Katsushika Hokusai (1760-1849) publiées entre 1814 et 1834 à Nagoya qui furent les tous premiers mangas. Les estampes (forme principale des dessins) servaient au départ à illustrer les livres mais très vite devinrent des livres à part entière.

Au début du XX° siècle, le Japon subit l’influence des revues américaines, le manga prend alors la forme que nous connaissons : celle d’une bande dessinée en noir et blanc. Après la seconde guerre mondiale, le pays est ruiné et le peuple a besoin de distractions bon marché. Les mangas sont alors très appréciés et subissent l’influence des comics américains, traduits et largement diffusés dans le pays.

Astro le petit robot

Tezuka Ozamu, célèbre en France pour des dessins animés comme « Astro le petit robot » ou « Le roi Léo », est influencé par les techniques de Walt Disney. Il donne naissance au manga moderne en introduisant le mouvement dans la bande dessinée par des effets graphiques et aussi par l’alternance des plans et des cadrages comme il est d’usage au cinéma (alors que jusqu’à présent, les personnages étaient représentés en pied et au centre de l’image). Il réalisera la première série d’animation japonaise pour la télévision en janvier 1963 d’après l’un de ses mangas : « Tetsuwan Atomu » (« Astro le petit Robot »). Il participa également à l’émergence de manga pour adultes dans les années soixante avec des sujets plus sérieux que ceux traités habituellement.

En 1985, Tezuka Ozamu reçoit le prix culturel de Tokyo, et en 1990, l’année suivant sa mort, le Musée d’art moderne de Tokyo lui consacre une exposition marquant ainsi l’introduction du manga dans l’histoire culturelle japonaise.

III 2) Diffusion en France

Les mangas sont apparus en France dans les années soixante-dix / quatre-vingt sous la forme de dessins animés tels que « le Roi Léo », « Astro le petit robot », « Goldorak », « Albator 78 » puis « Albator 84 », « Capitaine Flam », « Lady Oscar », « Maya l’abeille » et tant d’autres dessins animés qui ont bercé notre enfance. Ces dessins animés rencontrent un succès considérable auprès des enfants qui voient affluer massivement ces animes dans les émissions télévisées qui leur sont destinées comme « L’île aux enfants », « Récré A2 » ou « le Club Dorothée ». Avec l’arrivée de dessins animés comme « Dragon Ball », puis « Dragon Ball Z », à la fin des années quatre-vingt et par le long métrage « Akira » au début des années quatre-vingt-dix, la France voit apparaître progressivement les mangas sous la forme de bandes dessinées. Ensuite, vers le milieu mais surtout la fin des années quatre-vingt-dix, toute une série de mangas en tout genre fait son apparition dans les librairies et les magasins spécialisés en même temps que la commercialisation des coffrets vhs puis dvd des animes les plus connus. Plus récemment (ces cinq dernières années environ), ces livres ont droit à tout un rayon dans les grandes surfaces comme Carrefour, Géant…

Le phénomène « manga » est tel que l’on voit fleurir de nombreux magazines de japanimation tels que Animeland, Japan vibes, les plus récents proposent même une version dvd de leur magazine avec des extraits d’émissions japonaises ou des épisodes inédits en France de séries récentes. On voit également se développer les conventions de japanimation telles que la Japan Expo, Epitanime, Cartoonist, Japan Addict… Ces conventions rassemblent les fans de mangas et proposent des projections d’animes, des jeux, des spectacles / défilés de cosplay. On y trouve également des stands de professionnels (magasins de livres et/ou spécialisés dans la japanime) et/ou d’amateurs (associations ou clubs) qui exposent leurs produits tels que leurs magazines, les divers jeux mais aussi les fanzines et autres produits de fans. Ces expositions permettent aux professionnels comme aux particuliers de promouvoir leurs œuvres.

papeterie mangas

Le phénomène « manga » continue de prendre de l’ampleur en France et ne semble pas s’atténuer bien au contraire. Si quelques rares dessins animés comme « Card Captor Sakura » ont eu des gammes de produits dérivés de types affaires scolaires (trousses, classeurs…), désormais, c’est le thème « manga » qui a toute une gamme de produits dérivés autre que les mangas et leurs adaptations en vidéo ou en jeux : classeurs, feutres, pochettes … sortent à l’effigie de dessins de type manga, représentant souvent des personnages semblables à des héros bien connus, avec pour nom « manga ». L’apparition de livres pour apprendre le dessin de type manga montre bien l’engouement de la France pour ce type d’ouvrages, peut-être qu’un jour nous verrons nos propres mangas exportés au Japon …

Au fil du temps, le manga est devenu un phénomène incontournable de la culture japonaise dont il est l’un des plus grands illustrateurs car il ne raconte pas que des histoires de science-fiction, mais également des histoires de lycée, de salariés (Le patron de Nissan…), de sport, de guerre, et tend à se diversifier de plus en plus selon les goûts du public. Le phénomène a pris de l’ampleur et touche désormais toutes les classes et toutes les générations. L’édition de mangas représente environ le tiers des tirages et le quart des revenus des éditions japonaises. Le passage du papier au petit écran est devenu courant et le côté commercial s’est accru depuis que le manga se décline non seulement en anime mais également en jeux de toutes sortes.

Sources :